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LA MERITOCRATIE EST-ELLE A L’ORIGINE DE LA PERTE DE L’AFRIQUE ?

  • Photo du rédacteur: AEGSK
    AEGSK
  • 14 nov. 2019
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 sept. 2020



La méritocratie est le lien direct entre le mérite et le pouvoir.


Élise Tenret, sociologue, note - dans Les 100 mots de l'éducation - que le «modèle méritocratique apparaît particulièrement valorisé dans les sociétés modernes dans la mesure où il est censé permettre une meilleure allocation des postes en fonction des compétences des prétendants».


Ce concept est venu mettre à plat l'inégalitarisme que conféraient certains postes de la fonction publique à une catégorie de personnes.


Rappelons-nous, Beaumarchais citait : « Parce que vous êtes un grand Seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela vous rend si fier! Qu'avez-vous fait pour tant de bien? ». Heureux de constater avec un peu de recul que la méritocratie est un élément regroupant diverses dynamiques (économique, politique et sociale).


Nous pouvons, avec une attitude comparative, observer que la dynamique de la méritocratie diffère en fonction des systèmes nationaux. Dans certaines zones, elle est synonyme d'égalité de chances, dans d'autres elle est synonyme de sélection des élites.


Au XIXème siècle, la méritocratie est devenue un principe de sélection de jeunes élites et de justification de position. Autrefois, elle se présentait simultanément comme étant un mécanisme d'élargissement des capacités de sélection mais aussi comme étant un moyen pour l'ancienne aristocratie d'affirmer sa suprématie.


Cependant, très vite, elle a montré ses limites. De nombreuses études montrent que la réussite provient de la liaison entre le milieu sociale et la qualité de formation. Sur la pyramide sociale, les enfants des familles nobles ont la capacité et la facilité de réussir, contrairement à ceux qui viennent des familles démunies. Ceci s'explique par la différence flagrante entre les deux systèmes éducatifs (méthodes, programmes, matériaux à dispositions, système d'évaluation etc..).


Au XXIème siècle, nous assistons maintenant à l'internationalisation des élites. L'internationalisation des élites a créé en Afrique deux fléaux majeures: La fuite des cerveaux et la médiocratie.


Fuite des cerveaux: La fuite des cerveaux représente une forme d'émigration de l'Afrique vers les autres continents.


- Chaque année pour diverses raisons estudiantines, par milliers, des jeunes africains quittent leur pays d'origine afin de poursuivre leurs études dans des pays extracontinentaux. À cause des situations précaires et de la non amélioration de leurs pays d'origine, ils décident de vivre dans des pays d'accueil. Le chômage, le manque de bien-être social, le manque de bonne gouvernance, qui se traduit par le népotisme, le manque de mérite, le tribalisme dans certains pays font partie des causes qui font évaporer des centaines ou même des milliers de jeunes intellectuelles. Ce sont des docteurs, des informaticiens, du personnel hautement qualifié qui décident de chercher des greens-card ... des permis de résidence dans les pays étrangers (États-Unis, Canada, QUEBEC,...).


- Nous assistons aussi à un exode moins affirmé, celle des fonctionnaires qui perçoivent des minables rémunérations et qui décident de servir d'autres nations car, il y aurait un meilleur avenir. Ils démissionnent de la fonction publique pour servir des pays étrangers. Ils participent de manière (in)consciente à l'enrichissement des pays d'accueils et à l'appauvrissement de leurs pays d'origine.


Médiocratie: Gouvernance, domination exercée par des médiocres. L'AFRIQUE EN SOUFFRE !!!!


- Sous le règne de la médiocratie, la moyenne devient une norme, le compromis domine: idées et hommes deviennent interchangeables. Il faut résister à la révolution anesthésiante. Loin de moi l'idée de dénigrer la génération à laquelle nous appartenons, mais nous pouvons comparer le niveau de formation passé et présent. Les crises politiques, financières, juvéniles, familiales aujourd'hui bousculent le développement des intellectuels. Chaque année la majorité des étudiants africains font face à des grèves, des programmes inachevés, des menaces du gouvernement, des soulèvements populaires. Médiocratie, ici, signifie la réduction du concept de culture générale et de scolarité au niveau le plus bas.


- Par ailleurs de nombreuses personnes, se compromettent aujourd'hui pour travailler. Un penseur inconnu affirmait que dans beaucoup de société africaine la méritocratie a été remplacée par « l'anustocratie » (Ne vous étonnez pas de voir des hauts cadres ne rien faire du travail qu'on attend d'eux. Ils ont déjà payé ou ils continuent de payer le prix de leur nomination et de leur développement social par l'anus).


- Et enfin, les enfants des familles appartenant à des classes sociales, au sommet de la pyramide sociale, qui après leurs études sont prioritaires face à des enfants venant des familles (démunies) lambda. Même si il a eu des résultats médiocres, le statut ou l'influence de ses parents favorisent son intégration dans la fonction publique (dans la vie active). Que devrions-nous faire ? L'Afrique pourra t'elle se développer ainsi?


Comprenons alors comment notre société actuelle fonctionne. Elle brandit un système qu'elle-même ne respecte pas. Elle brandit la méritocratie, mais en réalité elle insiste à la reproduction sociale. Les riches se reproduisent entre eux... et la société défavorisée lutte à ne pas se faire totalement avaler par un système. Voici une cause majeure de l'instabilité de notre sous-région.


La définition de la méritocratie prend ici un autre sens. Ce n'est plus une question de mérite ou de talent. La méritocratie à maintenant un lien avec un environnement (patrimoine et qualité sociale). Attention nous ne critiquons pas le système, mais nous vous aidons à mieux comprendre son fonctionnement.


- Que pouvons-nous faire de ceux qui s'efforcent mais qui échouent?


- Que pouvons-nous faire pour ceux qui n'ont pas la force de s'efforcer?


- À quoi sert-il de donner des avantages à ceux qui en ont déjà? Voici les questions que nous devrions nous poser.


Nous pensons humblement, que nous devrions aider ceux qui sont réellement dans le besoin. Les aides scolaires, les bourses universitaires, l'État en place, devrait penser à revoir son fonctionnement qui pendant un siècle est en train de ronger notre continent. STOP à la méritocratie, qui est un concept de transfert d'héritage.


« Mais chers africains , Qu’avons-nous décidé de devenir ? »


La question que je poserais à chaque africain est celle-ci « Pourquoi es-tu né dans ce pays ? Pourquoi suis-je né dans cette famille ? Pourquoi suis-je né à cette époque ? Quels sont mes objectifs ? Qu'est-ce que je veux devenir ? Qu'est-ce que je fais ici en ce moment ? »


Il n'y a rien de plus dangereux dans la vie, qu'un homme qui marche sans vision. Commençons par définir le terme « vision ». La vision est la capacité de voir ou encore une perception en esprit (ou par les yeux physiques) une réalité surnaturelle.


« Quand il n'y a pas de vision, le peuple est incontrôlable » selon la bible. (Proverbes 29 : 18). En effet, la vision donne un sens à notre vie. Elle oriente la vie et les choix. Elle fait naitre la détermination. La détermination engendre la discipline. La discipline est ce qui caractérise un visionnaire. Prenons des exemples simples :


- As-tu une vision financière de ta vie ? Si tu n'as pas de vision financière, tu te rendras compte que tu n'as pas la maitrise de tes finances et que tu as un problème de gestion de tes avoirs. Ne l'oubliez pas, si tu n'as pas de vision financière, tes finances seront incontrôlables (sans frein).


- Nos dirigeants ont-ils de réels visions pour le pays ? Celui qui n'a pas de vision est AVEUGLE. Où es ce qu'un AVEUGLE peut bien aller ? Beaucoup d'hommes n'ont pas de vision pour la structure familiale. Où mènent-ils leurs familles ? Imaginez un chauffeur de bus ou un pilote d'avion sans vision, où mène-t-il les passagers ? Soyons simplement des (futurs) hommes responsables.


J'interpelle ici l'Afrique jeune à prendre en main son destin. Beaucoup de faits sont réels, mais ce n'est pas toujours la vérité. La réalité n'exprime pas la vérité. La réalité est ce que nous pouvons ressentir par nos sens, mais la vérité va au-delà des sens.


Trouverons nous encore des hommes de VISION comme LUMUMBA, MANDELA, LUTHER KING etc, qui au prix de leurs vies, vont se battre pour une réelle équité ? Je ne désespère pas.


Cher Africain, qu'avons-nous décidé de devenir ? « Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. ». Mémorisons juste ces mots VISION - DÉTERMINATION - DISCIPLINE


Le Conflictologue, MBINA Jude Chaleureux.

 
 
 

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